"L'Herbe en zik" à Besançon, un petit festival qui

par tristan Mar 09 Mai 2006, 12:50

vendredi 5 mai 2006, 11h25 -- - BESANÇON - Ils ne sont que trois, n'ont pas encore 30 ans mais ont réussi un tour de force pour la cinquième édition de leur festival de musique --"L'Herbe en zik"-- les 5, 6 et 7 mai à Besançon: réunir Emilie Simon, Alpha Blondy et les Wampas.

Les jeunes organisateurs espèrent que cette affiche de "choc" drainera au moins 10.000 spectateurs (contre 8.500 en 2005) et permettra au festival de dégager des bénéfices pour la première fois de sa courte histoire.

Au total, 24 concerts sont programmés sur le campus de Besançon où deux scènes ont été installées.

"On avance, mais ça n'a jamais été évident. On ne nous a pas toujours pris au sérieux", témoigne Martial, 29 ans, fondateur de ce festival qui a multiplié son budget par quatre en cinq ans (260.000 euros aujourd'hui) et qui mobilise trois salariés, 15 intermittents et 200 bénévoles.

Ils n'étaient qu'une petite quinzaine quand l'idée a germé il y a six ans dans les locaux de Radio Campus à Besançon. "Très peu de têtes d'affiches se produisaient en ville. On avait une émission de radio et un petit réseau. On s'est dit +Pourquoi ne pas organiser un festival?+", se souvient Martial.

La première édition, en 2001, a failli être la dernière. Trois jours de pluie battante, une affiche et une assistance confidentielles (3.500 spectateurs) et, à la clé, 30.000 euros de déficit pour un budget de 60.000 euros.

"On n'y connaissait pas grand-chose et on a fait un tas d'erreurs sur l'organisation, la lumière, le son et on a vraiment failli abandonner", se rappelle Martial.

Mais une poignée de passionnés s'accrochent. Prennent des conseils auprès des "grands frères" des Eurockéennes à Belfort, soignent la programmation artistique et apprennent à négocier avec les collectivités. "Ca a été un vrai défi", assure Julie, 23 ans, chargée de com' du festival.

"L'Herbe en zik" pousse bon an mal an jusqu'au "déclic". En 2005, le groupe mythique de reggae Israël Vibrations et la chanteuse Brigitte Fontaine attirent près de 8.500 personnes. La machine est lancée, les partenaires affluent.

Pour asseoir son succès, le festival a beaucoup misé sur l'accueil des artistes. "C'est comme ça qu'on a pu avoir Alpha Blondy cette année, affirme Julie. Son manager, qui est aussi celui d'Israel Vibrations, lui a +vendu+ notre festival pour la qualité de notre accueil".

Mais ça ne règle pas tout. "On manque encore de notoriété, déplore Martial. On n'a pas réussi à faire venir Placebo parce que le groupe ne veut pas jouer devant moins de 20.000 personnes. On voulait aussi Benabar mais il demandait un cachet de 60.000 euros, soit la totalité de notre budget artistique!".

"Faire venir des +pointures+ est éreintant, indique-t-il. Il faut convaincre et jongler avec le budget. Et nous ne sommes que trois!"