Avis de recherche pour Nathalie et Stacy

L'autopsie des corps de Stacy Lemmens (7 ans) et Nathalie Mahy (10 ans), disparues dans la nuit du 9 au 10 juin, a livré ses premiers résultats jeudi. Le procureur du Roi de Liège, Anne Bourguignont, en a rendu compte en fin d'après-midi, au palais de justice de Liège, en précisant que pas moins de quatre médecins légistes avaient participé à ce travail.

1. Stacy Lemmens. Des constatations médico-légales, «il ressort que Stacy a été maintenue aux deux bras de façon manuelle; qu'elle ne présente aucune lésion évocatrice d'un viol; qu'elle présente des lésions de la région du cou évocatrices d'une strangulation», a fait savoir Mme Bourguignont. La cause probable du décès «est un étouffement avec strangulation».

2. Nathalie Mahy. En ce qui concerne Nathalie, sa dépouille -trouvée avec le pantalon baissé- présente «des traces de maintien en région gauche de la nuque et du cou; des lésions de la région du cou évocatrices d'une strangulation; des lésions qui témoignent d'un viol», a dit le procureur, citant la même cause probable de décès et signalant que les traces ne montrent pas si les fillettes ont été traînées ou non.

3. Le moment de la mort. Quant à l'instant du décès, il remonte à une période allant «de 15 à 19 jours». Une imprécision qui devrait être prochainement levée: «L'étude des insectes est toujours en cours». On sait que l'analyse des insectes nécrophages permet mieux que tout autre procédé la datation de la mort, dans ce type de laps de temps («La Libre» du 29/6). Mais certains cas peuvent s'avérer moins aisés à dénouer que d'autres. Il n'empêche: Mme Bourguignont pense que «le plus probable» est que Stacy et Nathalie sont décédées peu après leur enlèvement.

4. ADN et toxicologie. La magistrate a encore précisé que «des examens toxicologiques sont en cours ainsi que des recherches d'ADN d'un tiers sur les corps des deux fillettes. Les résultats seront vraisemblablement transmis à Madame la juge d'instruction dans le courant de la semaine prochaine». C'est que le viol, du moins sans préservatif, suppose le dépôt de sperme. En revanche, si l'on sait que, de toute façon, la seule strangulation suffit en théorie à déposer des squames de peau -donc des traces ADN- sur les victimes, les corps ont cette fois subi un sérieux lavage par les eaux d'écoulement.

5. Cabanon suspect. Si le procureur n'en a pas parlé, on a appris qu'un cabanon proche de la voie ferrée qui passe derrière le quartier de Saint-Léonard-Vivegnis a également été visité par les enquêteurs. Si rien n'indique de prime abord que ce serait le cas, il n'est pas exclu aux yeux des policiers qu'il ait servi à abriter les terribles scènes du drame, vu sa proximité avec le lieu de la découverte des corps. C'est pour en avoir le coeur net que des saisies et prélèvements divers y ont été effectués jeudi après-midi, à raison de quatre sachets pleins.

6 Les hypothèses. Toutes ces constatations -dont les parents avaient été préalablement avertis- permettent d'entretenir plusieurs hypothèses parmi d'autres. A la façon d'un Dutroux, un prédateur (ou plusieurs, rien n'interdit d'y penser à ce stade) a enlevé les deux fillettes et a abusé de Nathalie, tout en les conservant quelque temps à sa disposition. Pour une raison sans doute relative aux témoignages qu'elles pourraient apporter, vivantes, il a ensuite mis fin à leurs jours.

Deux (c'est l'explication de base): le ravisseur aurait immédiatement abusé de Nathalie pour la tuer ensuite. A-t-il alors assassiné Stacy avant ou après ce viol? On l'ignore. Si sa dépouille ne porte la trace «que» d'un maintien de façon manuelle, et donc sans liens, elle pourrait avoir été suffisamment terrorisée pour ne pas tenter d'échapper à son bourreau -par exemple dans le cabanon.

Autre question: les corps ont-ils été déposés sans délai là où on les a trouvés ou, au contraire, ont-ils été déplacés après un séjour dans un autre endroit? «C'est encore incertain», répondait Mme Bourguignont, qui penche toutefois pour la première version.

7. Le suspect principal... Il n'est pas possible, même en respectant la présomption d'innocence, d'omettre le rapport direct qui existe entre la fourchette des dates estimées pour l'assassinat des fillettes (9 au 13 juin) et la disparition du principal suspect (et inculpé), Abdallah Ait Oud (9 au 13 juin aussi). Cela n'en fait pas un coupable, mais il est clair que cela ne le blanchit pas davantage.

Un autre rapport direct lui est défavorable: celui entre les égratignures qu'il portait aux avant-bras et aux jambes, au moment de son arrestation, et les ronces qui jonchent les abords immédiats du lieu de découverte des cadavres. Cela non plus ne suffit pas à le savoir coupable, mais c'est un élément à charge.

8... reste Abdallah Ait Out. Il n'est donc pas très surprenant que, d'une part, la chambre des mises en accusation ait confirmé le mandat d'arrêt d'Ait Oud par un arrêt rendu jeudi matin (lire ci-contre) et que, d'autre part, le procureur du Roi ait annoncé que la saisine de la juge d'instruction Pascale Goossens serait étendue, pour le même suspect, au viol et à l'assassinat (il s'agissait «seulement» de rapt, jusqu'ici). Ceci permet que l'inculpation d'Aid Out soit augmentée par la juge d'instruction de manière «imminente», selon Mme Bourguignont. Il sera d'ailleurs longuement réinterrogé dès que les analyses génétiques auront livré leurs secrets, est-il d'ores et déjà prévu.

La suite? Sauf aveux, elle semble devoir tenir précisément dans ces diverses analyses, attendues pour le milieu de la semaine prochaine, indiquait le procureur, jeudi. Mme Bourguignont, qui a dit tenir compte de l'accès à la presse dont le suspect dispose pour moduler ses informations, a indiqué qu'elle ne communiquerait plus sur le sujet avant la même prochaine semaine.

"La saisine de la chambre du conseil sera faite aujourd'hui", a indiqué Mme Bourguignont, en précisant qu'elle ignorait quand la chambre statuerait sur cette nouvelle inculpation.

Le seul suspect est un homme de 38 ans, Abdellah Ait Oud, déjà condamné dans le passé pour viols sur mineure. Il habite le quartier populaire de Liège où les fillettes ont disparu, et était présent le soir à la braderie à l'issue de laquelle leur trace a été perdue.

Depuis qu'il s'était présenté le 13 juin à la police qui avait publié un avis de recherche à son encontre après la disparition des fillettes, il avait été inculpé et placé en détention préventive pour enlèvement et séquestration d'enfants.

Mais avec la découverte des corps de Stacy, 7 ans, et Nathalie, 10 ans, mercredi et les autopsies réalisées dans la foulée, les enquêteurs ont la preuve que les fillettes ont été assassinées et l'une d'elles violée, ce qui explique la demande du parquet.



M. Ait Oud, qui n'a pas été questionné depuis la découverte des corps mercredi, devrait être "réinterrogé ce week-end", a encore indiqué Mme Bourguignont, sans pouvoir dire exactement quel jour.

Mais le procureur a reconnu que la justice disposait de peu d'éléments nouveaux tant qu'elle n'aurait pas reçu les résultats d'une série d'analyses ADN et toxicologiques, réalisées à partir d'éléments trouvés notamment sur les corps des fillettes.

Ces résultats, "qui peuvent être déterminants dans un sens ou dans l'autre", ne sont pas attendus avant la semaine prochaine, a-t-elle indiqué.

"Ce qui est sûr, a-t-elle ajouté, c'est qu'il faut vraiment bien connaître le quartier pour connaître tous les coteaux de la citadelle", où ont été retrouvés les corps des deux fillettes, dans un collecteur d'eaux usées difficilement accessible car entouré d'arbres et de ronces.

"C'est forcément quelqu'un qui connaît bien les lieux et qui se promène souvent par là", a-t-elle ajouté, en précisant qu'elle avait elle-même habité le quartier pendant 15 ans.

Tout en rappelant que le suspect était présumé innocent, la procureur a jugé "quand même interpellant" que des griffures aient été visibles sur M. Ait Oud lorsqu'il s'est présenté à la police, alors que l'endroit où ont été découvertes les fillettes était couvert de ronces.

L'incertitude aux commandes, vendredi dans l'affaire du double assassinat de Stacy Lemmens (7 ans) et Nathalie Mahy (10 ans). D'abord parce que l'essentiel n'est toujours pas su, malgré la découverte de leurs cadavres, mercredi dans un collecteur d'eau longeant la voie de chemin de fer qui ferme le quartier liégeois de St-Léonard - Vivegnis par l'arrière. Qui les a tuées? Est-ce vraiment le suspect principal, Abdallah Ait Oud (38 ans) ?

Les résultats d'analyse faisaient encore défaut, vendredi, pour déterminer son éventuel rôle dans l'enlèvement, suivi du viol de Nathalie et de la strangulation des deux fillettes. Comme la veille, le parquet a précisé qu'il n'en serait sans doute fait état que la semaine prochaine.




Incertitude aussi pour l'accroissement des motifs d'inculpation de l'intéressé, limités jusqu'ici à l'enlèvement et la séquestration d'enfants mais qui devraient être complétés par les préventions de viol et d'assassinat.

Jeudi, le procureur du Roi Anne Bourguignont annonçait que cela serait fait de façon imminente mais, vendredi, elle indiquait qu'il faudrait attendre la semaine prochaine. Pourquoi? On l'ignore, mais on peut se douter que la juge d'instruction Pascale Goossens souhaite entendre l'intéressé avant de l'inculper plus avant et de lui délivrer un nouveau mandat d'arrêt.

On peut également penser qu'elle préfère attendre, pour poser ses questions, le résultat des analyses déjà mentionnées. Or, s'il était tenu pour probable qu'Ait Oud serait effectivement interrogé dès ce week-end, le parquet a corrigé l'information vendredi en fin de journée, en annonçant qu'il serait bien réentendu, mais pas avant la semaine à venir. Les deux semblent donc corrélés.

Toujours est-il que, quand cela sera fait, Abdallah Ait Oud devra comparaître endéans les cinq jours devant la chambre du conseil afin qu'elle examine la validité du nouveau mandat ainsi constitué.

Rien de très spécial n'est par ailleurs intervenu, vendredi sur le plan judiciaire. On a certes appris que l'enquête de voisinage a repris, mais cela n'est pas extraordinaire dans de telles circonstances: quérir la moindre information supplémentaire peut permettre de faire progresser ladite enquête.

On a du reste appris hier que cette enquête avait déjà livré des éléments intéressants, comme celui révélé par nos confrères de RTL-TVi. A savoir que deux adolescentes, paraissant crédibles aux enquêteurs, ont témoigné du fait qu'elles ont rencontré Abdallah Ait Oud le soir des faits, deux heures sans doute avant le rapt de Stacy et Nathalie.




Il s'était au préalable rendu rue Lamarck, une parallèle de la rue St-Léonard où se situe le café «Les Armuriers», dans le but d'y consommer de la cocaïne avec son copain Bob. Ils étaient ensuite revenus vers «Les Armuriers» - aux alentours de 22 heures selon Ait Oud -, mais séparément, afin de ne pas mettre la curiosité de leur compagne respective en éveil quant à la drogue.

Faisant chemin, Ait Oud avait rencontré les deux adolescentes dans la proche rue du Potay, tentant semble-t-il une approche, selon elles. Sans suite mais, comme deux autres jeunes filles, peut-être un peu moins crédibles il est vrai, ont rapporté des faits similaires, les enquêteurs pensent que le suspect était à tout le moins «en recherche».

Et comme on sait qu'il venait encore de se disputer avec sa compagne, Christel, et qu'ils étaient en cours de séparation, voilà qui n'allège à nouveau pas la barque de l'inculpé (même s'il reste bien sûr présumé innocent, jusqu'à preuve éventuelle du contraire).

Quelle horreur !!!!

Christian.
Une horreur toutes ces histoires

snif ! Quelle histoire !

LIÈGE Alors que les parents de Nathalie avaient choisi l’intimité pour enterrer leur fille, ceux de Stacy ont opté pour une grande communion. Malgré l’imposante présence de la presse et la rediffusion en direct à la télévision, un bon millier de personnes s’est pressé dans l’église Sainte-Foy et sur ses abords.
C’est sous un soleil de plomb que la première voiture, amenant Catherine Dizier et Thierry Lemmens, est arrivée. Quelques instants plus tard, c’était autour de la famille de Christiane Granziero de faire son apparition.

Très vite, la foule a constaté un grand fossé entre les deux parents. Thierry Lemmens et Catherine Dizier se tenaient d’un côté alors que la famille Granziero, assez bien représentée, était présente de l’autre. Quoi qu’il en soit, l’émotion monta d’un cran lors de l’arrivée du petit cercueil blanc et de son entrée dans l’église.
Comme pour Nathalie, c’est l’abbé Achille Fortemps qui s’est occupé de l’office religieux, placé sous le signe de l’espoir et de la paix. Ce dernier a débuté avec les enfants de l’athénée de Visé qui ont déposé des fleurs blanches sur le cercueil. Après le chant de la chorale de Saint-Nicolas, la marraine de cœur de Stacy a allumé le cierge pascal pour le rite des lumières.

L’atmosphère dans l’église était assez pesante. Alors que les parents avaient choisi des chansons douces pour rythmer la cérémonie, comme Gente de Laura Pausini, Tu seras une femme, ma fille de Michel Sardou ou encore, La Vieille de Richard Cocciante, l’abbé Fortemps a voulu marquer les esprits par des phrases puissantes. “Pourquoi avoir pris la vie de deux innocentes ? La mort ne doit pas être plus forte que l’amour !”, a-t-il souligné.




Le passage des amis de Stacy, derrière l’autel, a évidemment attiré l’attention de la foule. De simples phrases comme “Nous aimions jouer avec toi” ont évidemment marqué les esprits et serré les cœurs.
Tout comme pour son amie Nathalie, la chanson Vole de Céline Dion a marqué la fin de la cérémonie religieuse. La puissance des paroles a, une dernière fois, bouleversé l’assistance. Après une 1h15 de cérémonie, le petit cercueil blanc de Stacy a quitté l’église pour le corbillard sous les applaudissements.
Le cortège a ensuite quitté l’église Sainte-Foy en direction du cimetière de Paifve, escorté par des motards, amis de Thierry Lemmens.

Christian, Moments émouvants

christian, une tête qui fait peur (