Elisa Tovati

Elisa Tovati : une trentenaire bien dans ses baskets...

Elisa Tovati revient sur le devant de la scène avec un troisième opus intitulé "Je ne mâche pas mes mots". Elle revient pour nous sur ses diverses activités et sur la livraison de son nouveau bébé.

Comment passe-t-on de comédienne à chanteuse ?
Je crois que l'on n'y passe pas vraiment. C'est en soi, ou ça ne l'est pas. Je n'ai jamais fait de différence entre ma passion pour la musique et ma passion pour le cinéma. J'ai toujours pris indifféremment des cours de chant, des cours de guitare, des cours de comédie. J'ai eu la chance de commencer le cinéma très tôt, quand j'avais 15 ans. Ensuite les films se sont enchaînés. Pour la musique, ça a pris plus de temps, parce qu'il faut savoir exactement quel style on veut faire et avoir un peu plus de maturité pour savoir ce que l'on veut raconter aux gens.

Etait-ce une suite logique pour toi ?
Pour moi, oui. En tout cas, je trouve que ça se complète bien. Quand je fais des interviews, on me demande souvent "Tu préfères la comédie ou la chanson ? Si tu devais choisir, que choisirais-tu ?". Je suppose que pour les gens ce n'est pas forcément logique. Je le comprends. Ce n'est pas parce qu'on est bonne comédienne, qu'on est forcément bonne chanteuse et vice versa. Ce n'est pas parce qu'on est bonne comédienne qu'on est bonne chanteuse.
Pour moi c'est un peu comme si j'avais plusieurs passions, plusieurs cordes à mon arc. C'est juste un peu compliqué de courir plusieurs lièvres à la fois. C'est vrai qu'en ce moment, avec la sortie de l'album et les concerts de Marc Lavoine, je ne me sens pas du tout comédienne. Et je suppose que, quand je me retrouverai sur un plateau de cinéma pour un film, je serai de nouveau dans le bain au bout d'un ou deux jours, et la scène et la chanson seront plus loin.

Cela doit tout de même être assez compliqué de concilier les deux...
Compliqué, non. Mais je suis trop entière pour faire les deux en même temps. Quand j'ai la tête à la musique, je traîne un peu les pattes pour aller aux castings. J'ai tellement la tête prise, c'est tellement un moment incroyable quand on sort un album, quand on fait de la scène, quand les choses sortent après trois ans de travail mûri, que ça me prend tout mon être. La comédie c'est vraiment un rôle, alors que pour la musique, comme c'est vraiment toi, tu as l'impression de mouiller un peu plus ton maillot.

Avec qui as-tu travaillé pour cet album ?
J'ai vraiment voulu bosser avec les gens avec lesquels j'ai collaboré. Je les ai même parfois harcelé pour pouvoir bosser avec eux. Ca n'a pas été un jeu de hasard, mais plutôt de vrais choix. Je voulais absolument travailler avec Frédéric Lo, qui a fait l'album de Daniel Darc, mon album de chevet. Je trouvais qu'il avait vraiment un talent énorme dans la composition, donc je voulais qu'il m'écrive des chansons. J'ai eu du mal à le contacter, mais finalement il a aimé ce que je faisais. Il devait me faire une chanson, résultat il en a fait trois ou quatre et il a réalisé l'album. Pour ce qui est des paroles, je savais que je voulais écrire, parce que j'avais plein d'idées de thèmes, mais je voulais aussi m'entourer d'orfèvres en la matière. Je voulais que les mots aient la plus grosse importance sur cet album. Je connaissais Vincent Baguian et je lui ai demandé de m'écrire des textes. Au début il n'était pas trop pour, car il n'avait jamais écrit pour des filles, il n'avait écrit que pour lui. Je lui ai dit qu'on ferait un travail d'équipe et que j'avais des idées très précises sur ce que je voulais. Nous avons finalement fait neuf chansons ensemble. Marc Lavoine qui ,m'avait aussi offert ses premières parties lors de mon premier album, a également voulu apporter sa pierre à l'édifice. Il y a aussi deux ou trois titres que j'ai faits moi-même.

Sur l'argumentaire de ta maison de disques. On te décrit comme étant Un tiers Bridget Jones, deux tiers Sex In The City. Cette image te convient-elle ?
Je ne sais pas trop. C'est toujours difficile d'avoir une image que l'on vous colle. Moi, j'ai l'impression d'être juste moi-même. Je dirais que c'est un album d'une fille de trente ans. J'ai voulu que ce soit un album pas consensuel. J'ai voulu m'assumer comme je suis, mettre en avant mes défauts plutôt que mes qualités et me montrer aussi bien forte que fragile. C'est un peu comme un sac de fille avec plein de trucs dedans que l'on déballe.

Sur ton disque, il y a le titre "Le Psy" dans lequel tu compares les psy avec les mecs. C'est une comparaison, pour le moins originale...
Je ne sais pas, ça m'est venu comme ça. Je le consultais depuis quelques temps, et à un moment donné, je me suis dit qu'il était l'homme idéal, et il ne coûte que 50 euros (rires). Ca m'a amusé de faire un rapprochement entre les deux. Lui, il est là, attentif, il écoute. Il ne nous fait pas chier avec ses problèmes (rires).

Il y a quand même un petit côté provocant dans ton premier album. Il n'y a qu'à écouter le titre "5 minutes pour moi toute seule" qui parle des plaisirs solitaires...
Oui, je suis un peu comme ça dans la vie. J'aime bien rigoler, j'aime bien les mots et l'humour, être ironique. J'avais vraiment envie que cet album me ressemble et être libre de me montrer comme je suis et ne pas arrondir les angles pour faire politiquement correct. Pour ce qui est du titre "5 minutes pour moi tout seule", ce n'était pas un thème précis que j'avais. J'avais tout de même envie d'avoir une chanson qui parle de sexe, ce qui est une partie assez importante de notre vie de filles. J'en ai parlé à Vincent Baguian en lui disant que je ne voulais pas de textes un peu romantiques avec des histoires d'amour un peu platoniques. Nous en sommes arrivés à parler de ma sexualité, puis à parler de la masturbation. Nous avons trouvé un biais pour que cela soit fait de façon intelligente et qu'il n'y ait jamais aucun mot déplacé.

Maintenant que ton album est dans les bacs, on va pouvoir aller t'applaudir sur scène ?
J'étais en première partie de Marc Lavoine sur toutes ses dates en province et à Paris au Zénith. Je crois que c'est vraiment un album qui est fait pour être sur scène parce que les mots résonnent et que c'est intéressant de voir la réaction des gens face à ces textes. Je me suis vraiment éclatée sur scène, j'ai pu faire des petites scénettes entre les chansons, me lâcher et voir la réaction du public. Ca a été un grand moment de bonheur. Je crois qu'ils ont bien adhéré.

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rah je l'adoreeeeeeeeeeeeee
Merci Nenette

nénette , j'ai entendu juste une chanson d'elle et je trouve cela bien mais je ne l'écouterai pas tous les jours mais je lui souhaite tout de même un bon succés

Un petit vent de fraîcheur(18/07/2007)

© Universalmusic
Elisa Tovati présente son dernier album aujourd'hui, aux Francos

BRUXELLES Elisa Tovati est le genre de fille à être jalousée. Naturellement belle, sympathique à souhait, la jeune femme a également du talent. Au cinéma (elle était Chochana Boutboulon dans La vérité si je mens 2) mais également en musique. Son deuxième album est léger et frais. Parfait pour accompagner les douceurs estivales...

Je ne mâche pas mes mots a été réédité avec une chanson supplémentaire, baptisée Neuf mois et écrite par un illustre inconnu que vous avez déniché suite à un concours...
"Oui. Quand j'ai commencé à chercher des auteurs, j'ai vu que ce n'était pas évident de trouver des gens qui donnent vraiment de l'importance aux mots. Je me suis dit que c'était dommage qu'on n'arrive pas à contacter toute la France. Il doit forcément y avoir des textes incroyables qui n'arrivent jamais à atteindre les maisons de disques. Et quand le disque est sorti, qu'on a fait mon site Internet et que j'ai vu à quel point les gens venaient sur le forum, ça m'a donné l'idée d'organiser un concours. Pour mettre en lumière des gens qui ont du talent, et qui sont non professionnels. J'ai reçu 1500 textes. La sélection a été difficile : j'avais donné cinq thèmes qu'il me paraissait intéressant d'exploiter et il fallait que le texte se glisse dans un album déjà existant."

Et vous avez choisi ce texte, qui parle de la maternité...
"Oui. Je pense que ça ne saurait tarder pour moi. Dans l'année ou dans deux ans maximum, j'espère avoir un petit bout."

Vous avez travaillé avec Marc Lavoine, Raphaël, Daniel Darc...
"Marc Lavoine, c'est lui qui m'a donné ma première chance dans le métier. Il y a six ans, il m'avait offert ses premières parties au Théâtre de la porte Saint Martin, à l'Olympia. Il m'a tendu la main très vite. C'était évident pour lui, quand je lui ai fait écouter cet album, d'y participer. Raphaël, c'est différent, je l'ai connu quand il n'était pas encore connu. C'est mon voisin. On s'entend très bien et on a tissé des liens assez forts. Il a fait partie de chaque étape de l'album, il a assisté à mes angoisses, mes joies, mes désespoirs. Il m'avait tout de suite dit qu'il m'écrirait une chanson. Sachant que je travaillais avec Frédéric Lo, le compositeur de Daniel Darc, il a dit qu'il aimerait beaucoup avoir un texte de Daniel. Je les ai mis en contact. Cette chanson, Ça ne sert à rien d'aimer, est d'ailleurs mon nouveau single."

Vous avez écrit deux titres : Fin de partie et Le psy. Des thèmes qui vous tenaient à coeur ?
"Fin de partie, c'est un cri du coeur. C'est-à-dire que j'ai un mari qui est absolument fan de foot. On se lève et on va se coucher avec Info Sports. Là, je me venge. C'est une chanson faite avec beaucoup d'humour. La jeune fille, moi, est désespérée que son mec ne s'occupe pas d'elle et elle essaye par tous les moyens de le séduire pour qu'enfin, il lâche son match et qu'il se jette sur elle ! Qu'il y ait un peu de sport autrement qu'à la télé. Dans Le psy, c'est une fille qui a été très malheureuse en amour, désabusée et qui a finalement trouvé l'homme idéal dans son psy parce qu'il est attentif et qu'il ne la fait pas chier avec ses problèmes. Moi j'ai consulté un psy pendant un petit moment suite à une peine de coeur et il m'a vraiment aidée à sortir la tête hors de l'eau."


Elisa Tovati, Je ne mâche pas mes mots (Universal)

Propos recueillis par Déborah Laurent

© La Dernière Heure 2007