Riké

Sa devise : aimer les gens ! (15/03/2007)

Riké, l'un des chanteurs de Sinsemilia, propose un deuxième album solo à son image : plein d'optimisme

BRUXELLES Ce jour-là, il pleuvait à torrents, le ciel était gris et on était en retard à cause des embouteillages bruxellois. C'est énervée et le moral dans les chaussettes qu'on arriva au rendez-vous fixé avec Riké, en visite chez nous pour évoquer son deuxième album solo. Les cheveux en bataille, les yeux brillants et le sourire jusqu'aux oreilles, le chanteur de Sinsemilia nous accueillit avec une pêche qui fut vite communicative. Il est l'optimisme incarné. Preuve en est avec cette interview pleine de bonne humeur.

C'est votre deuxième album en solo. Parce que vous aviez envie de changer d'air ?
"C'est plutôt l'envie de parler de choses plus personnelles. C'est une thérapie, cet album. J'avais besoin de chanter certains thèmes. Ça m'aide à avancer."

Vous avez travaillé avec Mike, qui écrit aussi les textes de Sinsemilia. Vous n'aviez pas eu peur de faire une sorte de copier-coller ?
"Du tout. Mike, je le connaissais bien avant Sinsemilia. Je suis le premier grand fan de son écriture. J'adore la simplicité, et il me connaît tellement par coeur qu'il se met dans la peau de Riké. Je ne lui ai donné aucun thème, les dix textes sont arrivés et je n'ai touché à rien. Mike et moi, c'est une sacrée histoire d'amour..."

... qui continue avec Sinsemilia. Pas de lassitude ?
"Non ! On fait un break. Et quand je dis on fait un break, les gens ont tendance à penser que tout le monde part en vacances et que moi je fais un solo, mais non. Chez Sinsé, quand on fait un break, ça veut dire que tout le monde part travailler avec plein d'artistes, dans d'autres groupes. Et c'est super- enrichissant parce que, quand on se retrouve, on amène plein de nouvelles idées. L'histoire de Sinsemilia, c'est une histoire humaine avant tout. On fête nos 17 ans cette année, c'est quand même un truc de fou et, depuis 17 ans, ce sont les mêmes personnes. Le jour où l'un d'entre nous laisse tomber, on arrête. On ne le remplacera pas. Un album arrivera fin 2008."

Vous avez choisi d'appeler ce disque Vivons, parce que vous avez l'impression qu'on y arrive de moins en moins ?
"C'est exactement ça. On est noyé dans nos problèmes et en plus on nous a appris à baisser la tête et à marcher sur les autres, j'ai l'impression qu'en règle générale les gens oublient de vivre, d'être souriants, de regarder les gens. Pour moi, la première règle de vie, c'est d'aimer les gens. Apprendre à sourire, à dire bonjour. Il n'y a plus de respect aujourd'hui : si ça continue comme ça, on va se manger un mur. Moi, j'ai des soucis aussi mais je combats le négatif par le positif."

La comptine de la petite main s'adresse à votre petite fille, Inès...
"Avant d'avoir une fille, quand je construisais ma vie avec Sinsé, je pensais que, pour être heureux, il fallait la réussite, plein d'argent, des disques d'or... Et puis j'ai eu ça et je confirme que l'argent ne fait vraiment pas le bonheur. J'ai eu des trucs de fou. Je n'en demandais pas autant. Je ne l'ai probablement pas mérité mais j'ai tout pris. Et, en fait, je me suis rendu compte au bout d'un moment que j'étais heureux mais qu'il manquait un truc. Depuis que la maman m'a offert ce truc... je ne suis toujours pas redescendu sur terre ! Ma fille a neuf mois. Je suis comblé. Je crois que l'être humain est fait pour ça. Quel bonheur c'est !"

Une autre chanson sur la paternité, mais complètement différente, est placée juste après sur l'album. Ce n'est pas innocent ?
"Non. C'est quelque chose de personnel mais je ne vais pas rentrer dans les détails. Je dirai simplement qu'un enfant ne pardonnera pas qu'on fasse pleurer sa mère."

Vous dédiez ce disque à tous ceux qui font le bien autour d'eux...
"C'est très facile d'être bête et méchant et je n'arrête pas d'entendre que c'est super compliqué d'être gentil, de donner de l'amour. Elle est où la logique là-dedans ? Moi, on m'a appris à aimer les gens. Ça me vient de mon meilleur ami. C'est mon cheval de bataille d'aimer les gens. On n'a qu'une vie, il faut en profiter. Donc je respecte les gens qui donnent de l'amour autour d'eux. Il y en a peu..."


Riké, Vivons (Warner).
Propos recueillis par Déborah Laurent

© La Dernière Heure 2007