Elodie Frégé – La fille de l’après-midi (03/11/2010)
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Aless
bisounours
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Elodie Frégé – La fille de l’après-midi (03/11/2010)
Sur le site http://www.benzinemag.net/2010/11/03/elodie-frege-%E2%80%93-la-fille-de-l%E2%80%99apres-midi/
Musique
Elodie Frégé – La fille de l’après-midi
Contre vents et marées je défends chez Benzine le charme qui se dégage depuis deux albums, des productions d’Elodie Frégé. Et je sais, je sais, je prête le flanc à la critique. Il y a une part de justesse d’ailleurs dans vos remarques. Une part de mauvaise fois aussi, ne mégotons pas. Au rayon de [...]
Article de Denis Verloes
ontre vents et marées je défends chez Benzine le charme qui se dégage depuis deux albums, des productions d’Elodie Frégé.
Et je sais, je sais, je prête le flanc à la critique. Il y a une part de justesse d’ailleurs dans vos remarques. Une part de mauvaise fois aussi, ne mégotons pas. Au rayon de vos critiques valables il y a la réflexion désarmante : « Mais pourquoi t’attacher à cette artiste, alors que tu passes sous silence des sorties bien plus intéressantes».
Vrai. La fille de l’après-midi est loin d’être l’album indispensable de 2010. Il n’empêche qu’il m’accroche l’oreille au gré de la voix de son interprète et du charme discret un peu désuet, des arrangements qu’elle choisit en compagnie de son metteur en son. Alors j’ai envie de le défendre. Et mon parti pris ne regarde que moi. Mais de grâce, de grâce, ne jetez pas la BB avec l’eau du bain, et évitez de rejeter l’album juste parce que le nom de la chanteuse vous rappelle une émission présentée par @nikosofficiel pour TF1. De l’eau musicale a coulé sous les ponts de Paris. Et ça s’entend.
La fille de l’après-midi donc. Ou la comédie musicale qui n’en est pas une montée par Dov Attia ; un opéra pop pensé comme un monologue enflammé par la guitariste qui compose et écrit la plupart des titres de cet album de chanson française dans la grande tradition d’avant « la nouvelle chanson française ». Il y a du Benjamin Biolay et donc du Serge Gainsbourg dans la démarche d’Elodie Frégé, même si la blonde sculpturale n’atteint jamais la maestria des deux compositeurs pré-cités et si les aventures galantes de cette amante-objet ne tutoient jamais tout à fait Melody Nelson. Il y a une filiation évidente avec l’homme à la tête de chou, et soutenir cette affirmation sans sourire, est déjà une réussite en soi. Non ?
Les arrangements sont somptueux, complets, faits de piano omniprésent façon jazz à la Diana Krall, de cordes et de discrets éléments d’orchestre. Ils soutiennent le jeu de guitare fluet de la belle (Carla Bruni doit la maudire en secret) et portent à bout de bras le filet de voix envoûtant d’Elodie Frégé, véritable force d’une chanteuse à voix qui ne murmure ni ne crie. On navigue dans un univers fait de velours bleu et de satin froissé, et la musique hésite entre étirements lascifs de chatte dans un lit double et larmes discrètes qui font couler un discret mascara. Le ton est juste et la musique au diapason. La belle monte d’un cran dans la pertinence et l’honnêteté musicale. L’album est maîtrisé, assumé charmeur et charmant, et les deux derniers adjectifs étaient absents du précédent opus.
L’écriture me bluffe. Les histoires ont beau naviguer dans l’habitude, la « grande tradition » du sentiment à la française, du bois de celles dont Obispo et Pagny ont vendu des brouettes de singles (tu m’aimes, je ne t’aime plus, tu me délaisses je t’aime, tu ne me vois pas je brûle…), le vocabulaire est recherché, la formule pesée, soupesée triturée pour éviter le trivial. J’aimerais que mon premier roman coule aussi simplement qu’une chanson d’Elodie Frégé. Sincèrement. Je reviens toujours à la même référence, mais je ne vois guère que Biolay dans le paysage francophone pour faire des chansons pop avec un tel niveau de langue. Ou Samir Barris et JP Nataf tiens… Et les deux sont d’ailleurs une excellente transition pour parler de la limite de la fille de l’après-midi. La barrière de corail de la pop.
Il est indéniable que Frégé sait écrire, chanter et arranger ses compositions. Il est évident qu’elle joue avec une grande qualité de la langue et des carcans de la chanson en français. Il y a une seule barrière qu’elle n’arrive pas à faire voler en éclats : l’évidence pop. Que j’écoute Bardot menée par Gainsbourg, Barbara, Laforêt, Hardy, Brisa Roché ou Beth Gibbons chez les femmes à qui j’ai envie de comparer Elodie Frégé ; ou que je me repasse du Biolay, du Nataf, du Samir Barris, de qui j’ai envie de rapprocher le maniement du français, il y a une UN et UN SEUL écueil que n’arrive pas éviter la belle : la mélodie pop. A part la fille de l’après-midi et la belle et la bête, je termine l’album bien en peine de muser les titres de ce nouvel album. La fille de l’après-midi manque cruellement de l’immédiateté pop à l’anglo saxonne, que je révère. Pas de ces plans tarte dont la variété fait son lit non, (laissons ces péchés mignons à Obispo, Plamandon et Barbelivien) mais de la couche bien rembourrée sur laquelle la pop culture s’amuse à sauter à pieds joints pour se mettre des pains amicaux à la gueule à coups de polochons. Du truc qu’on peut siffloter, qui s’insinue à l’esprit quand on s’y attend le moins. Générationnel. Faire en sorte que la gravure de mode mi nue en Louboutin mi froide, de la pochette se mue en amante de chair et de sang. Du genre de celles qu’on embrasse et étreint pour la vie.
Mais oui oui je le confesse, j’aime la fille de l’après-midi. Et je suis heureux aussi, un peu, de voir que son interprète comme un nouveau domaine, bonifie au fil des récolte et de la vinification en fût de chaîne. Attendant le millésime absolu (tiens c’est pas une chanson d’Obispo ça ?).
Denis Verloes
Tracklist
Musique
Elodie Frégé – La fille de l’après-midi
Contre vents et marées je défends chez Benzine le charme qui se dégage depuis deux albums, des productions d’Elodie Frégé. Et je sais, je sais, je prête le flanc à la critique. Il y a une part de justesse d’ailleurs dans vos remarques. Une part de mauvaise fois aussi, ne mégotons pas. Au rayon de [...]
Article de Denis Verloes
ontre vents et marées je défends chez Benzine le charme qui se dégage depuis deux albums, des productions d’Elodie Frégé.
Et je sais, je sais, je prête le flanc à la critique. Il y a une part de justesse d’ailleurs dans vos remarques. Une part de mauvaise fois aussi, ne mégotons pas. Au rayon de vos critiques valables il y a la réflexion désarmante : « Mais pourquoi t’attacher à cette artiste, alors que tu passes sous silence des sorties bien plus intéressantes».
Vrai. La fille de l’après-midi est loin d’être l’album indispensable de 2010. Il n’empêche qu’il m’accroche l’oreille au gré de la voix de son interprète et du charme discret un peu désuet, des arrangements qu’elle choisit en compagnie de son metteur en son. Alors j’ai envie de le défendre. Et mon parti pris ne regarde que moi. Mais de grâce, de grâce, ne jetez pas la BB avec l’eau du bain, et évitez de rejeter l’album juste parce que le nom de la chanteuse vous rappelle une émission présentée par @nikosofficiel pour TF1. De l’eau musicale a coulé sous les ponts de Paris. Et ça s’entend.
La fille de l’après-midi donc. Ou la comédie musicale qui n’en est pas une montée par Dov Attia ; un opéra pop pensé comme un monologue enflammé par la guitariste qui compose et écrit la plupart des titres de cet album de chanson française dans la grande tradition d’avant « la nouvelle chanson française ». Il y a du Benjamin Biolay et donc du Serge Gainsbourg dans la démarche d’Elodie Frégé, même si la blonde sculpturale n’atteint jamais la maestria des deux compositeurs pré-cités et si les aventures galantes de cette amante-objet ne tutoient jamais tout à fait Melody Nelson. Il y a une filiation évidente avec l’homme à la tête de chou, et soutenir cette affirmation sans sourire, est déjà une réussite en soi. Non ?
Les arrangements sont somptueux, complets, faits de piano omniprésent façon jazz à la Diana Krall, de cordes et de discrets éléments d’orchestre. Ils soutiennent le jeu de guitare fluet de la belle (Carla Bruni doit la maudire en secret) et portent à bout de bras le filet de voix envoûtant d’Elodie Frégé, véritable force d’une chanteuse à voix qui ne murmure ni ne crie. On navigue dans un univers fait de velours bleu et de satin froissé, et la musique hésite entre étirements lascifs de chatte dans un lit double et larmes discrètes qui font couler un discret mascara. Le ton est juste et la musique au diapason. La belle monte d’un cran dans la pertinence et l’honnêteté musicale. L’album est maîtrisé, assumé charmeur et charmant, et les deux derniers adjectifs étaient absents du précédent opus.
L’écriture me bluffe. Les histoires ont beau naviguer dans l’habitude, la « grande tradition » du sentiment à la française, du bois de celles dont Obispo et Pagny ont vendu des brouettes de singles (tu m’aimes, je ne t’aime plus, tu me délaisses je t’aime, tu ne me vois pas je brûle…), le vocabulaire est recherché, la formule pesée, soupesée triturée pour éviter le trivial. J’aimerais que mon premier roman coule aussi simplement qu’une chanson d’Elodie Frégé. Sincèrement. Je reviens toujours à la même référence, mais je ne vois guère que Biolay dans le paysage francophone pour faire des chansons pop avec un tel niveau de langue. Ou Samir Barris et JP Nataf tiens… Et les deux sont d’ailleurs une excellente transition pour parler de la limite de la fille de l’après-midi. La barrière de corail de la pop.
Il est indéniable que Frégé sait écrire, chanter et arranger ses compositions. Il est évident qu’elle joue avec une grande qualité de la langue et des carcans de la chanson en français. Il y a une seule barrière qu’elle n’arrive pas à faire voler en éclats : l’évidence pop. Que j’écoute Bardot menée par Gainsbourg, Barbara, Laforêt, Hardy, Brisa Roché ou Beth Gibbons chez les femmes à qui j’ai envie de comparer Elodie Frégé ; ou que je me repasse du Biolay, du Nataf, du Samir Barris, de qui j’ai envie de rapprocher le maniement du français, il y a une UN et UN SEUL écueil que n’arrive pas éviter la belle : la mélodie pop. A part la fille de l’après-midi et la belle et la bête, je termine l’album bien en peine de muser les titres de ce nouvel album. La fille de l’après-midi manque cruellement de l’immédiateté pop à l’anglo saxonne, que je révère. Pas de ces plans tarte dont la variété fait son lit non, (laissons ces péchés mignons à Obispo, Plamandon et Barbelivien) mais de la couche bien rembourrée sur laquelle la pop culture s’amuse à sauter à pieds joints pour se mettre des pains amicaux à la gueule à coups de polochons. Du truc qu’on peut siffloter, qui s’insinue à l’esprit quand on s’y attend le moins. Générationnel. Faire en sorte que la gravure de mode mi nue en Louboutin mi froide, de la pochette se mue en amante de chair et de sang. Du genre de celles qu’on embrasse et étreint pour la vie.
Mais oui oui je le confesse, j’aime la fille de l’après-midi. Et je suis heureux aussi, un peu, de voir que son interprète comme un nouveau domaine, bonifie au fil des récolte et de la vinification en fût de chaîne. Attendant le millésime absolu (tiens c’est pas une chanson d’Obispo ça ?).
Denis Verloes
Tracklist
bisounours- Modérateur
- Nombre de messages : 3621
Date d'inscription : 09/01/2008
Re: Elodie Frégé – La fille de l’après-midi (03/11/2010)
Malheureusement, beaucoup s'arrêtent à l'Elodie de la star ac'...
Aless- Administrateur
-
Nombre de messages : 29437
Age : 36
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 05/02/2005
www.benzimag. net : Elodie Frégé la Fille de l'après-midi
http://www.benzinemag.net/2010/11/03/elodie-frege-%E2%80%93-la-fille-de-l%E2%80%99apres-midi/
abelf- Nombre de messages : 4205
Localisation : somme
Date d'inscription : 13/06/2005
Re: Elodie Frégé – La fille de l’après-midi (03/11/2010)
j'aime beaucoup cet article, il est vrai et ne triche pas !
stephanie-
Nombre de messages : 922
Age : 49
Localisation : Poitiers
Date d'inscription : 04/03/2007
Re: Elodie Frégé – La fille de l’après-midi (03/11/2010)
4article est très vrai.C'est évident que les textes d'Elodie sont recherches travaillés,les mélodies n'en sont pas moins agréables a l'oreille,mais il manque le petit "truc" qui fait d'une bonne chanson un tub.Un fort passage en radio pourrait peut-être y remédier,comme pour"la ceinture",espérons !!!
jean-
Nombre de messages : 298
Age : 78
Localisation : pionnat creuse 23
Date d'inscription : 19/02/2010
Re: Elodie Frégé – La fille de l’après-midi (03/11/2010)
oui mais le problème c'est que plus c'est nul, plus c'est basic et plus les gens achètent , je ne citerai pas de noms mais j'ai une liste non exaustive, les gens n'ont pas envie de se casser la tete avec des textes pas forcement facile a comprendre, vous n'avez qu'a voir ce qui marche , ca vole pas haut, mais dans ce pays en décadence il doit bien y avoir des gens qui recherchent de la qualité, de la belle musique, des belles paroles, ca doit exister ? rasssurez moi .
Et c'est pareil au cinéma, ils se jouent de très bon films qui passent dans des petites salles et des films completement nazes dans de nombreuses et grandes salles, idem pour l'humour.......
Mais Elodie fera une carriere à la Juliette Greco, F hardy, jane birkin mais elle a son public et elle durera et c'est bien ca le plus important que le nombre d'albums vendus. j'ai .....
Et c'est pareil au cinéma, ils se jouent de très bon films qui passent dans des petites salles et des films completement nazes dans de nombreuses et grandes salles, idem pour l'humour.......
Mais Elodie fera une carriere à la Juliette Greco, F hardy, jane birkin mais elle a son public et elle durera et c'est bien ca le plus important que le nombre d'albums vendus. j'ai .....
gellemur75- Nombre de messages : 108
Date d'inscription : 03/03/2010
Re: Elodie Frégé – La fille de l’après-midi (03/11/2010)
c'est pas le plus important le nombre d'albums vendus l'essentiel c'est qu'elle vive convenablement de ce qu'elle fait , après qu'elle vende 50 000 100 000 , est ce que c'est important pour elle je crois pas, vu ce qu'elle dit dans les interview , elle fait ce qu'elle aime, elle n'est pas dans le show bizz c'est peut etre ca aussi qui fait la différence ,......
gellemur75- Nombre de messages : 108
Date d'inscription : 03/03/2010
Re: Elodie Frégé – La fille de l’après-midi (03/11/2010)
C'est certain,Elodie ne rente pas dans le rang,c'est une fille aux multiples facettes,remplie de talent,je suis persuadé qu'elle feras une grande carrière.Je vous livre peut-être un petit "scoop",quand je lui ai parlé a Cébazat,je lui ai dit qu'elle devrait nous faire un petit ouvrage poétique vu les textes qu'elle écrivait,elle ma répondu qu'elle envisageait d'écrire un roman,qu'elle faisait également un peut de dessin.Voila je vous livre tout ça,mais ce n'est peut-être pas pour un futur immédiat.
jean-
Nombre de messages : 298
Age : 78
Localisation : pionnat creuse 23
Date d'inscription : 19/02/2010
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