Ouest France (08 août 2013)

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Musique. Le nouvel album d’Élodie Frégé donne de la sensualité

Musique jeudi 08 août 2013

Élodie Frégé s’amuse à jouer les pin-up, sophistiquée et sexy. Sur son nouvel et quatrième album, Amuse-bouches, ses propres textes, d’un érotisme sans vulgarité, s’entourent de musiques pop aux couleurs latino.



  
Une pin-up est une femme sophistiquée et sexy qui a connu son heure de gloire dans les années 1950, aux États-Unis, apparaissant dans les magazines, posters, calendriers… « Des femmes érotiques, mais avec de l’autodérision, résume la chanteuse Élodie Frégé, lancée il y a dix ans par une victoire dans la Star’Ac 3. Il y a, chez la pin-up, un côté féminin gourmand qui a disparu. Elle était pourtant représentative du fantasme absolu… »

Élodie Frégé est une pin-up d’aujourd’hui, toujours très féminine, ce jour-là dans une petite robe courte bleue, parfaitement maquillée et malheureuse comme tout de traîner un rhume qui lui froisse (à peine) le visage. « J’aime les coiffures crantées, les jupes crayons, les talons hauts. Je ne mets jamais de jean, ni de pantalon d’ailleurs. »

Amuse-bouches, son nouvel album, n’a que des textes (les siens) délicieusement sensuels, chantés sur des musiques pop aux couleurs latino. Inutile de préciser que ce choix lui va à ravir. « Oui, la chanson Ma bouche est une invitation à la fellation », affirme-t-elle sans broncher. Et Ma langue au chat, piquée à Philippe Katerine, est d’une ambiguïté toute sexuelle, « mais avec une musique martelée de façon élégante, je trouve… »

« Les bas ne sont jamais vulgaires »

Élodie Frégé assure ne s’inspirer que de ce qui l’entoure, ou qu’elle imagine et qu’elle dessine dans ses petits carnets de moleskine… Ainsi, Comment t’appelles-tu ce matin ? que certaines radios ont le bon goût de programmer, conte l’histoire universelle d’une fille qui se retrouve interloquée, au petit matin, en se demandant à qui est le corps endormi près d’elle… Et il y a Mes bas, « car j’aime les femmes qui jouent avec leurs bas, comme au cinéma. Les bas ne sont jamais vulgaires… »

Aucune vulgarité n’émane effectivement des femmes fatales qui peuplent son disque. Même pas de sa Garce carbonique. « Elle, c’est la plus vénéneuse. J’ai pensé à une femme, dans un couple, qui enlevait sa liberté à son homme, l’étouffait… »

Et, qu’y a-t-il de biographique dans tout ça ? Se voit-elle en femme fatale ? Un anneau à son doigt pourrait faire croire le contraire. Mais Élodie Frégé ne dit rien de sa vie privée. Elle s’assume sensuelle, mais aussi espiègle… Et précise : « J’ai des origines italiennes. Cela m’amuse que les gens puissent fantasmer sur mes mots. À 31 ans, on a des facilités à parler de ces choses-là… »


Amuse-bouches, Mercury/Universal.

Michel TROADEC.