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Anne Frank

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Message par christian Dim 11 Juin 2006, 23:32

Anne Frank



Anne Frank (12 juin 1929 - 12 mars 1945) est une adolescente allemande juive née à Francfort-sur-le-Main, elle mourut au camp de concentration de Bergen-Belsen.

Elle écrivit, pendant l'occupation allemande à Amsterdam, un journal intime qui fut traduit en soixante langues et vendu à vingt-cinq millions d'exemplaires.

Elle est la seconde fille d'Otto Heinrich Frank (12 mai 1889, 19 août 1980) et de sa femme Edith Hollander (16 février 1900, mars 1945). Lorsqu"en 1933, Hitler arrive au pouvoir en Allemagne, La famille quitta Francfort pour Amsterdam afin d'échapper aux persécutions nazies. Cependant, en 1940 les Pays Bas sont envahis par les nazis allemands et, comme en Allemagne, prennent des mesures anti-juifs. Anne Frank avait environ 13 ans le 6 juillet 1942 lorsque la famille se cacha dans l'entreprise "Opekta" d'Otto Frank située sur Prinsengracht.

L'immeuble est divisé en deux parties avant et arrière : la partie avant héberge l'entreprise avec le magasin, les bureaux à l'étage. Le magasin s'étend jusqu'à l'entrepôt sous l'annexe (Achterhuis ). C'est à l'étage de la maison de derrière que se cachèrent les huit clandestins : Otto et Edith Frank (les parents d'Anne); Anne et sa grande sœur Margot; M. Dussel, un dentiste juif (son nom réel était Fritz Pfeffer); M. et Mme Van Daan et leur fils Peter (leur vrai nom était Van Pels).

L'entrée de l'annexe était cachée derrière une bibliothèque construite spécialement. Les clandestins étaient ravitaillés par quatre personnes qui seules étaient dans le secret : Jo Kleiman, viktor Kugler, Miep Gies et Elly Vossen.

Durant ces années, Anne décrivit dans son journal sa peur de vivre cachée, ses sentiments naissants pour Peter, le conflit avec ses parents, et son souhait de devenir écrivain.

Après plus de deux ans, le 4 août 1944, un coup de téléphone anonyme à la Gestapo entraîna l'arrestation du groupe par la Grüne Polizei. Les clandestins furent déportés au camp de Westerbork puis Le 21 septembre 1944, placés dans le dernier train vers Auschwitz. Ils arrivèrent trois jours plus tard. Jo Kleiman et Victor Kugler furent conduits en prison. Miep Gies et Bep Voskuijl, les protectrices, ne furent pas inquiétées.

Pendant ce temps, Miep Gies et Elly Vossen, deux des protecteurs, trouvèrent le journal d'Anne constitué de cahiers et de plus de 300 pages manuscrites. Miep Gies cacha le tout dans son bureau.

Margot et Anne passèrent un mois au camp d'Auschwitz-Birkenau puis furent envoyées à Bergen-Belsen, où elles décédèrent du typhus en mars 1945, à peine deux mois avant la libération des Pays-Bas. Anne avait 16 ans.

Edith Frank, la mère de Anne tomba malade et mourut d'épuisement à Auschwitz-Birkenau. Hermann van Pels fut gazé en septembre 1944 à Auschwitz-Birkenau , Fritz Pfeffer tomba malade et mourut d'épuisement le 20 décembre 1944 à Neuengamme, Augusta van Pels meurt en avril 1945 à Theresienstadt, Peter van Pels meurt le 5 mai 1945 dans le camp de Mauthausen. Seul Otto Frank, le père d'Anne, survécut au camp d'extermination d'Auschwitz. Il mourut à Bâle (Suisse) en 1981 à l'age de 91 ans. Après la guerre, lorsqu'il n'y eut plus de doutes sur le décès d'Anne, Miep Gies lui donna le journal de sa fille qu'il fit éditer sous le titre de Le journal d'Anne Frank.

Une récente édition critique compare la version originale écrite par Anne et celle publiée par son père. Certaines personnes, par exemple le négationniste Robert Faurisson, contestent l'essentiel du récit. Les expertises scientifiques du journal ont réduit à néant ses allégations.

Depuis 1960, la maison où Anne et sa famille se cachèrent est ouverte au public et est aujourd'hui un des musées les plus visités d'Amsterdam

En 1959, son journal a été adapté pour le cinéma par George Stevens ; il a fait l'objet ensuite de plusieurs téléfilms et d'une adaptation japonaise en dessin animé (Anne no nikki, 1995).

Anne Frank 450px-Anne_frank_memorial_bergen_belsen
Bergen-Belsen



Liens externes


- Riche page sur Anne Frank dans le site "Mémoire Juive et Education"
- Une étude sur Anne, sa famille
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Message par christian Dim 11 Juin 2006, 23:35

Le journal intime d'Anne Frank



Anne Frank ( 1929-1945) commença à tenir son Journal le 12 juin 1942, jour de ses treize ans, dans le cahier qu’elle avait reçu pour son anniversaire. Elle était alors en cinquième. Trois semaines plus tard, avec sa famille qui était juive, elle quittait sa maison pour toujours, afin d’échapper aux S.S. Anne, sa sœur, ses parents ainsi qu’une famille pourchassée, vécurent cachés deux ans, dans la partie désaffectée d’un vieil immeuble d’ Amsterdam. Pendant ce temps, Anne écrivit régulièrement son Journal, jusqu’à l’arrestation de tous les habitants de l’immeuble, le 4 août 1944. Anne mourut en mars 1945, au camp de concentration de Bergen-Belsen. Nous présentons ici l’une des premières pages de son Journal.

Samedi 20 juin 1942


Il y a plusieurs jours que je n’ai plus écrit ; il me fallait réfléchir une fois pour toutes à ce que signifie un Journal. C’est pour moi une sensation bien singulière que d’exprimer mes pensées, non seulement parce que je n’ai jamais écrit encore, mais parce qu’il me semble que, plus tard, ni moi ni qui que ce soit d’autre ne s’intéresserait aux confidences d’une écolière de treize ans. Enfin, cela n’a aucune importance. J’ai envie d’écrire, et bien plus encore de sonder mon cœur à propos de toutes sortes de choses.

" Le papier est plus patient que les hommes. " Ce dicton me traversa l’esprit alors qu’un jour de légère mélancolie je m’ennuyais à cent sous l’heure, la tête appuyée sur les mains, trop cafardeuse pour me décider à sortir ou à rester chez moi. Oui, en effet, le papier est patient, et, comme je présume que personne ne se souciera de cahier cartonné dignement intitulé Journal, je n’ai aucune intention de jamais le faire lire, à moins que je ne rencontre dans ma vie l’Ami ou l’Amie à qui le montrer. Me voilà arrivée au point de départ, à l’idée de commencer ce Journal : je n’ai pas d’amie.

Afin d’être plus claire, je m’explique encore. Personne ne voudra croire qu’une fillette de treize ans se trouve seule au monde. D’ailleurs, ce n’est pas tout à fait vrai : j’ai des parents que j’aime beaucoup et une sœur de seize ans ; j’ai, tout compte fait, une trentaine de camarades parmi lesquels de soi-disant amies ; j’ai des admirateurs à la pelle qui me suivent du regard, tandis que ceux qui, en classe, sont mal placés pour me voir, tentent de saisir mon image à l’aide d’une petite lampe de poche. J’ai de la famille, d’aimables oncles et tantes, un foyer agréable, non, il ne me manque rien apparemment, sauf l’Amie. Avec mes camarades, je ne puis que m’amuser, rien de plus.Je ne parviens jamais à parler avec eux d’autres choses que de banalités, même avec une de mes amies, car il nous est impossible de devenir plus intimes, c’est là le hic. Ce manque de confiance est peut-être mon défaut à moi. En tout cas, je me trouve devant un fait accompli, et c’est assez dommage de ne pas pouvoir l’ignorer.

C’est là la raison d’être de ce Journal. Afin de mieux évoquer l’image que je me fais d’une amie longuement attendue, je ne veux pas me limiter à de simples faits, comme le font tant d’autres, mais je désire que ce Journal personnifie l’Amie. Et cette amie s’appellera Kitty.


Voici la dernière page du Journal, avant l’arrestation du 4 août 1944.


Mardi 1er août 1944


Chère Kitty,

" Un fatras* de contradictions " sont les derniers mots de ma lettre précédente, et les premiers mots de celle-ci. " Fatras de contradictions ", peux-tu m’expliquer ce que c’est au juste ? Que signifie contradiction ? Comme tant d’autres mots, il a deux sens : contradiction extérieure, et contradiction intérieure.

Le premier sens s’explique simplement : ne pas se plier aux opinions d’autrui, savoir mieux que l’autre, avoir le dernier mot, enfin toutes les caractéristiques désagréables pour lesquelles je suis bien connue. Mais en ce qui concerne le second, je ne suis pas connue, c’est là mon secret.

Je te l’ai déjà dit, mon âme est pour ainsi dire divisée en deux. La première partie héberge mon hilarité*, mes moqueries à propos de tout, ma joie de vivre et, surtout, ma tendance à tout prendre à la légère.J’entends par là : ne pas me choquer des flirts, d’un baiser, d’une embrassade ou d’une histoire inconvenante. Cette première partie est toujours aux aguets, repoussant l’autre, qui est plus belle, plus pure et plus profonde. Le beau côté de la petite Anne, personne ne le connaît, pas vrai ? C’est pourquoi si peu de gens m’aiment vraiment.(…)

Je tremble de peur que tous ceux qui me connaissent telle que je me montre toujours ne découvrent que j’ai un autre côté, le plus beau et le meilleur. J’ai peur qu’ils ne se moquent de moi, ne me trouvent ridicule et sentimentae, ne me prennent pas au sérieux. J’ai l’habitude de ne pas être prise au sérieux, mais c’est " Anne la superficielle " qui y est habituée et qui peut le supporter : l’autre, celle qui est " grave et tendre " n’y résisterait pas. Lorsque, vraiment, je suis arrivée à maintenir de force devant la rampe* la bonne Anne pendant un quart d’heure, elle se crispe et se contracte comme une sainte Nitouche* aussitôt qu’il faut élever la voix, et , laissant la parole à la Anne n°1, elle a disparu avant que je ne m’en aperçoive.

Anne la tendre n’a donc jamais fait une apparition en compagnie, pas une seule fois, mais dans la solitude, sa voix domine presque toujours. Je sais exactement comment j’aimerais être puisque je le suis…intérieurement, mais hélas ! je reste seule à le savoir. Et c’est peut-être, non, c’est certainement la raison pour laquelle j’appelle ma nature intérieure : heureuse, À l’intérieur de moi, Anne la Pure m’indique le chemin ; extérieurement, je ne suis rien d’autre qu’une biquette détachée de sa corde, folle et pétulante*.



fatras : un amas confus et désordonné.

l’hilarité : la gaîté.

devant la rampe : terme de théâtre qui désigne la rangée de lumières au bord de la scène.

une sainte Nitouche : désigne familièrement une femme qui fait l’innocente et la vertueuse

pétulante : qui s’agite de façon fougueuse et capricieuse.


http://www.ac-noumea.nc/lettres/annexe3Wallis.html
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Message par christian Dim 11 Juin 2006, 23:36

Anne Frank
1929-1945


Anne Frank Annefrank


http://www.dialogus2.org/frank.html

Pour lui écrire en virtuel : Anne_Frank@dialogus2.org


Lettre d'acceptation
d'Anne Frank
à l'Éditrice


d'Anne Frank

Westerbork Kamp, août 1944

Chère Madame Guélikos,

Voilà, c'est arrivé. Nous avons été dénoncés.

À quelque chose malheur est bon: ici, au camp d'internement de Westerbork, je revois la lumière du jour, le soleil. Nous sommes tous ensemble et c'est l'essentiel. Les Alliés ont débarqué depuis plus de deux mois, alors nous espérons être libérés bientôt!

Je n'ai plus mon journal, toutes mes feuilles et mes cahiers tapissaient le sol de l'Annexe quand nous sommes partis! Mais grâce aux gens du futur avec qui je correspondais il y a deux ans sur «Dialogus», je sais que ce journal ne sera pas perdu, pas plus que mes Contes.

Voilà pourquoi j'ai pensé reprendre cette correspondance. D'abord il faut que je continue à écrire pour témoigner. Ensuite, maintenant que j'ai mûri et que je réfléchis davantage, je voudrais renouer le contact avec ces amis de Dialogus qui appréciaient mon journal et voulaient comprendre le passé. Enfin, pour «Anne l'orgueilleuse», il est exaltant de savoir que dans votre futur de paix elle est, morte ou vivante, un écrivain, un vrai!

Tout de même, je préfèrerais qu'on s'abstienne de me parler encore de ma mort! Je ne veux pas lire un mot là-dessus, donc je ne répondrai même pas à ceux qui me feront de méchantes prédictions! Je n'en crois rien, je ne veux pas savoir, et je veux espérer; voilà, c'est comme ça! Avant la guerre, madame Goslar, la mère de mon amie Hannah, disait: «Dieu sait tout, mais Anne en sait davantage!» alors vous voyez...

Bien cordialement à vous, ma chère première éditrice!

Anneliese Marie Frank

_________________________________________________________________________________


Vous connaître

Chère Anne Frank,

Je voudrais tout d'abord vous dire que j'ai adoré lire votre journal et que vous êtes une personne extraordinaire (si je me base sur le peu que je connais de vous). Vous avez beaucoup de courage et je vous admire. Pour ma part j'aimerais apprendre à mieux vous connaître. Mais je vais me présenter: je m'appelle Morgane, j'ai quinze ans et j'habite dans un petit village du sud de la France, près de Nîmes. J'adore lire, écrire, jouer du violon et du piano, et être avec mon meilleur ami.

Voilà, j'espère que vous me répondrez.

Amicalement,

Morgane

--------------------------------------------------

Chère Morgane,

Je suis flattée que tu aies aimé mon journal! Tu sais donc que j'ai eu quinze ans, moi aussi, le mercredi 12 juin 1944, il y a à peu près deux mois. Tu voulais, disais-tu, en savoir plus long sur moi. D'accord.

En ce qui concerne mes goûts, comme toi, j'aime lire et écrire. Ma pratique musicale est assez limitée et ce n'est pas le séjour clandestin dans l'Annexe qui m'aura permis de la développer, tu t'en doutes. Je ne suis pas trop sportive, avec tous mes petits problèmes de santé et mon épaule qui se déboîte pour un rien. Faire du vélo et nager à la piscine sont les activités physiques que j'aime le mieux, aucune chance ici, à Westerbork, mais au moins je marche! Et le plus souvent possible avec mon ami, comme toi! Tu le connais à travers le journal, n'est-ce pas? C'est Peter.

L'histoire de ma famille, maintenant: pour commencer, nous venons d'Allemagne. Nous sommes de nationalité allemande, même si en ce moment j'ai un peu de mal à supporter cette idée! Mon père et ma mère se sont mariés en 1925 et l'année suivante, en 1926, ma soeur Margot est née à Francfort-sur-le-Main. En 1929, c'était moi. En 1933 , Hitler et son parti ont gagné les élections et sont arrivés au pouvoir.

Et comme ce très cher Hitler ne nous porte pas, nous les juifs, dans son coeur, il a commencé à nous mener la vie dure. Nous avons habité à Francfort jusqu'à ce que mon père décide de nous faire émigrer en Hollande, j'avais quatre ans et Margot sept. Nous aurions pu aller en Amérique mais Pim a décidé que nous serions en sécurité en Hollande, parce que les Pays-Bas étaient neutres à cette époque. Nous nous sommes installés à Amsterdam, tu vois j'étais bien jeune, et cela plus le nazisme explique que je me sente plus néerlandaise qu'allemande.

Quand j'ai eu cinq ans, je suis entrée au jardin d'enfants de l'école Montessori où la pédagogie est très libérale (mes parents pensaient que cela convenait à mon tempérament indépendant!), puis comme les enfants juifs n'ont plus eu le droit d'aller à l'école avec les autres, j'ai rejoint Margot au lycée juif. En 1940, les Pays-Bas ont capitulé et les lois contre les juifs se sont multipliées.

Mais ce dernier paragraphe, je crois que tu en connais déjà le contenu puisque tu as lu mon journal. Je n'avais pas prévu ce problème: quand je répondrai à mes lecteurs du futur, je ne pourrai même pas me reporter à mes cahiers et à toutes mes notes. Tans pis, il vous faudra, toi et mes autres lecteurs, supporter quelques répétitions.

J'arrête là: Margot vient me chercher pour aller à l'atelier des femmes où l'on dépiaute les piles. Répugnant travail, mais au moins nous bavardons et même parfois nous rions toutes ensemble comme des pies!

Bien à toi,

Anne M. Frank


_________________________________________________________________________________


Bavardage

Mademoiselle Frank,

Bavardiez-vous en classe? Merci de me répondre.

Hunny

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Bonjour Hunny Kunga, (tu as fait exprès d'utiliser ce surnom que je donnais à papa quand j'étais plus petite?)

Oh oui j'ai bavardé en classe! Quelque chose d'inimaginable! Et qu'est-ce que voudrais me retrouver à l'école avec pour sujet de punition «Une pipelette»! Tu imagine ça? Cela me paraît incroyable. Que la vie était douce alors pour qu'on me donne des devoirs aussi ridicules à rendre! Qui ferait une chose pareille maintenant?

J'étais en première année au lycée juif, et c'est mon professeur de mathématiques, monsieur Kessing qui m'avait donné ce sujet à traiter comme punition. Il était très en colère après moi, pendant un moment, parce que je ne pouvais pas m'arrêter de bavarder, même après une série d'avertissements. D'ailleurs je ne me suis pas calmée et ont suivi d'autres sujets tout aussi exaltants: «Une pipelette incorrigible» et «Coin, coin, coin, dit mademoiselle Cancan.» Finalement monsieur Kessing n'a pas résisté à ma prose (ni à mes vers, car j'ai rendu, aidée par mon amie Sanne, le dernier devoir rimé!), il a lu cette punition à haute voix, et même à d'autres classes que la mienne. C'est un de mes premiers titre de gloire littéraire, mais je compte aller bien plus loin!

Bien à toi,

Anne M. Frank


_________________________________________________________________________________


L'espoir ?

Chère Mademoiselle,

Je devais avoir votre âge lorsque je vous ai rencontrée pour la première fois, par la lecture de votre journal. Aujourd'hui je suis adulte et mère, et lorsque je pense à vous, j'ai envie de vous embrasser, de vous serrer sur mon coeur et de vous protéger... Je pense parfois à toutes les mères qui se sont retrouvées dans la situation de la vôtre... il y a soixante ans ou tout récemment, puisque dans des pays pas si éloignés, on a pratiqué et on pratique encore ce genre d'horreurs!

Je me suis parfois demandé comment il était possible de vivre dans l'Annexe -et de vivre tout court- avec la peur au ventre, continuellement, et si vos parents et vous-même avez jusqu'à la fin conservé l'espoir de vous en sortir. Quelles ont pu être vos pensées lorsque vous êtes arrivée «à destination»?

Avec toute mon affection,
Laurence
--------------------------------------------------

Westerbork Kamp, 12 août 1944

Chère Laurence,

Pour moi la fin n'est pas encore venue, et je n'ai pas l'impression d'être arrivée à destination, loin de là. Il y a encore des trains qui partent d'ici les lundis et les jeudis soir, vers Auschwitz, Sobibor et Bergen-Belsen. Comme je vous l'ai dit dans ma lettre d'acceptation, je veux garder bon espoir. Après tout, les Allemands ne vont pas pouvoir affronter les Alliés encore longtemps, nous savons bien qu'ils sont en difficulté un peu partout, surtout depuis le débarquement. Pour le moment je suis à Westerbork Kamp, (un camp de transit) et si j'ai connu des lieux plus agréables que ce marécage asséché, je ne suis quand même pas mécontente de pouvoir marcher au soleil -même si c'est dans des nuages de poussière et de moustiques!

Bien sûr, pour en arriver à votre question, dans la clandestinité nous avons eu parfois des peurs bleues, lors des raids aériens et des tentatives de cambriolage en particulier. Mais en ce qui concerne «la peur au ventre», non, elle ne peut pas être continuelle, sinon on n'y survivrait pas. À l'Annexe nous ne passions pas notre temps à avoir peur, voyez-vous. Nous y vivions, et les uns sur les autres: rien de mieux qu'une vie sociale intense, avec tous les conflits, les mesquineries et la chaleur humaine que ça suppose, pour vous distraire de la peur!

Rien que le fait de respecter l'emploi du temps plutôt rigide que nous imposaient et la situation et Pim (c'est le petit nom de papa), qui pense que c'est la meilleure façon de ne pas se laisser aller, nous absorbait complètement la plupart du temps. Puisque vous avez lu mon journal, vous avez d'ailleurs dû voir passer au moins une version de cet emploi du temps dans mon Prospectus et guide de l'annexe (j'ai mis cela au propre pendant l'hiver 1942, je crois). Ce n'était qu'une amusette, qui m'avait occupée un bon moment et avait bien fait rire tout le petit monde de l'Annexe et des bureaux. Vous voyez que nous étions tout à fait capables de nous amuser aussi, donc nous ne connaissions la peur que lorsque des signes alarmants provenaient de l'extérieur, nous ne la nourrissions pas en permanence dans notre coeur. Enfin, pas moi, mais je me demande si ce n'était pas un peu le cas de maman... Votre remarque là-dessus en tant que mère me paraît très vraie. J'ai de la chance que mes parents m'entourent tout le temps.

Anne M. Frank


--------------------------------------------------

Chère Anne,

Merci de m'avoir répondu si rapidement.

Pardonnez ma curiosité, mais comment êtes-vous au courant de la gifle qu'ont prise les Allemands au cours du Débarquement? Est-ce que ce sont les nouvelles venues au camp qui transmettent les nouvelles du monde? Et que faites-vous toute la journée dans cet endroit marécageux? Je crois que vous avez réussi à ne pas être séparée de votre soeur (Margot, si je me souviens bien car je n'ai pas lu votre Journal depuis vingt ans)? Avez-vous une idée de l'endroit où sont vos parents? Pensez-vous parfois à ce que vous aimeriez faire plus tard?

Affectueusement,

Laurence

--------------------------------------------------

Chère Laurence,

Je ne sais pas si les Allemands ont pris des gifles au cours du débarquement, je ne connais pas en tout cas cette expression, mais nous sommes tous au courant, bien sûr. Nous avions la radio dans l'Annexe. Je me souviens (et je l'ai consignée dans mon journal le jour même, cela je me le rappelle parfaitement!) de la formule de la radio anglaise, à midi: «This is D-Day!». La BBC a donné ensuite des nouvelles détaillées tout au long de la journée, et tous les jours suivants. C'était il y a deux mois, une semaine avant mon quinzième anniversaire. Fin juin le moral allait encore mieux quand nous avons appris que Cherbourg, Vitebsk et Slobin étaient tombés (le 27, je crois). À Cherbourg, cinq généraux allemands faits prisonniers et deux tués, quand même! D'après Pim et Monsieur Van Daan, nous serons certainement libres le 10 octobre. Nous ne sommes à Westerbork que depuis le 8 août, mais même ici il y a encore des nouvelles, vous n'imaginez pas tout ce qui peut se trafiquer dans un camp!

En fait le sol du camp lui même a été drainé, mais autour les marécages demeurent et c'est de là que viennent tous ces moustiques. Vous ne pouviez pas le savoir, ce n'est pas écrit dans mon journal, il est resté à l'Annexe. Je ne suis pas avec Margot seulement mais aussi tous les huit clandestins. Messieurs Kleiman et Kugler ont été arrêtés avec nous, mais ils ne nous ont pas accompagnés à Westerbork, car le camp est réservé aux juifs. Les hommes et les femmes dorment dans des bâtiments séparés: nous n'avons pas eu droit au regroupement familial car nous appartenons à la catégorie des juifs «criminels» pour nous être cachés. Nous avons le droit de nous voir à partir de la fin de l'après-midi et le soir. Toute la journée est assez bien occupée (ne serait-ce que par le temps passé à faire la queue devant les robinets!), nous avons retrouvé des amis, et dès cinq heures du matin il faut être à l'atelier de démontage de piles électriques. Pim essaye de me faire engager au cuisines où le travail est moins pénible, mais sans succès jusqu'à présent.

En ce qui concerne mon futur métier, je suis plus que jamais décidée à devenir journaliste et écrivain.

Bien à vous,

Annelies Marie Frank


Dernière édition par le Dim 11 Juin 2006, 23:43, édité 1 fois
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Message par christian Dim 11 Juin 2006, 23:37

Pourquoi tellement souvent ?

Koog aan de zaan, mars 2006

Chère Anne Frank,

Nous voulons savoir: pourquoi écrivez-vous tellement souvent dans votre journal? Nous voulons savoir ça parce que le journal est très célèbre! Nous avons lu votre journal.

Salutations.


Michelle Tolsma et Kim Martins Neto

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Michelle et Kim, bonjour.

Faire un journal veut dire qu'on écrit tous les jours. On peut même écrire plusieurs fois par jour. On écrit un journal, de jour en jour, au jour le jour, pour ne rien oublier de chaque jour, pour être sûre qu'il y aura un nouveau jour.


Écrivez votre journal et vous verrez que vous écrirez souvent. Ou alors ce n'est pas un journal. Et puis quand on est enfermé comme moi je l'ai été, écrire et lire restent parmi les choses les plus précieuses que l'on puisse faire.

Merci de m'avoir écrit, c'était le bonheur de ce jour.

Anne


_________________________________________________________________________________

Votre histoire et les futures générations

Bonjour Madame Frank,

J'aimerais m'entretenir plus explicitement avec vous sur le sujet moral qu'a pu être votre histoire et sur l'impact qu'elle aura sur les futures générations.

Merci à l'avance.

Marc-André Ayotte

--------------------------------------------------

Bonjour Monsieur Ayotte,

Je crains que vous ayez fait une erreur d'époque ou de destinataire en m'envoyant cette lettre par Dialogus à travers le temps. Actuellement nous sommes en 1944 et je suis une «demoiselle» Frank, et encore, la plus petite! Sauf si en votre temps les jeunes filles ne changent pas du tout de nom en se mariant (ce que je trouverais vraiment très bien, d'ailleurs!), ou si je ne me marie jamais (pourquoi pas?) je ne serai sans doute jamais une «Madame Frank». Même si c'était le cas, vous vous êtes au moins trompé d'année car mon histoire -si vous voulez dire mon histoire pendant cette guerre- n'est pas finie, et je n'ai pas encore publié mon Journal.

Même en admettant que je sois concernée, je suis loin de pouvoir estimer ce que sera «la portée morale de mon histoire sur les futures générations»! Mais votre lettre m'encourage après tout! si c'est bien moi que vous interrogez, elle me montre que je serai une personne assez célèbre. C'est vrai qu'une journaliste ou un écrivain célèbre peut vouloir garder son nom de jeune fille et demander qu'on l'appelle «Madame»!

Enfin, c'est très philosophique ce que vous me demandez-là, mais je pense que plus tard cela m'intéressera vraiment. En particulier je suis bien décidée à combattre dans mon futur métier l'image honteuse que beaucoup de personnes se font des juifs, et qui a amené les nazis à commettre des horreurs à notre égard!

Désolée de n'avoir pu vous satisfaire,

Anne Frank


_________________________________________________________________________________

Camps de concentration

Anne Frank,

J'aimerais beaucoup savoir ce que ça fait de mourir. Comment on se sent face à la mort, quand on croit que toute sa famille est morte et qu'on se croit face au monde. Sans nourriture suffisante. Aussi, comment c'est les camps?

Pourriez-vous avoir l'immense gentillesse de m'expliquer en détail comment sont construits les camps de concentration de Bergen-Belsen, Auchwitz et Westerbook?

J'espère que vous allez me répondre.

Claude

--------------------------------------------------------------------------------

Cher Claude,


Il ne faut pas avoir des idées aussi affreuses, tu ne crois pas que ça t'arrivera toujours assez tôt? Moi je n'ai pas du tout envie de savoir ce que ça fait de mourir! Heureusement je n'ai encore vu personne mourir sous mes yeux, rien que d'entendre parler de ceux que je connaissais et qui sont morts, c'est déjà insupportable. Je ne sais pas ce qui t'arrive et ce que je peux faire pour toi, mais je compatis car tu dois être très malheureux pour imaginer ces atrocités. Tu crois vraiment que parler des camps de concentration est une bonne distraction dans ton état?


De toute façon ce sera court, je ne connais ni Bergen-Belsen, ni Auchwitz et Westerbork (bork, pas book! Tu nous a fait rire Peter et moi avec ton «livre de l'ouest»!) c'est plutôt un camp de transit. J'en ai parlé (un peu) dans d'autres lettres. Une petite ville de baraquements, si tu veux. Quant aux détails de la construction... je ne suis pas architecte, dis-donc! Et il n'y a donc pas de documentaires et de photographies sur les camps de concentration, à ton époque? Ça m'étonnerait!


Pense donc que tu as la chance, toi, de pouvoir aller à la bibliothèque te documenter. J'ai l'impression qu'il y a des siècles que ça ne m'est pas arrivé! Qu'est-ce que j'en profiterais, à ta place! Tu ne connais pas ton bonheur! Allez, secoue-toi, laisse tomber tes idées noires, mange une glace à notre santé, va à la bibliothèque, au cinéma, à la piscine! Tu nous raconteras.

Bien à toi,

Anne


_________________________________________________________________________________

Dialogue

Bonjour chère Anne,

Je ne sais pas vraiment par quoi commencer dans mon courrier. Cela fait si longtemps que je me passionne pour votre histoire et tout ce qui concerne cette période.

J'aurais tellement aimé vivre en ce temps-là, n'interprétez pas mal ce que j'écris là mais j'ai parfois le sentiment d'avoir vécu tous ces moments tellement j'ai l'habitude de lire et relire votre livre qui est pour moi «une bible». Vous écrivez merveilleusement bien et à travers vos récits si touchants je me transporte en ce temps.

Je ne sais pas si j'aurais survécu dans de telles conditions mais avec vous à mes côtés peut-être, vous êtes si forte... Je n'ai que des éloges pour vous et aurais tellement aimé vous rencontrer au hasard d'un rendez-vous le long d'un canal. Je ne suis ni juive, ni allemande mais je comprends tout. Si on pouvait se parler j'aurais tant de choses à vous demander, racontez-moi tout, je veux tout savoir de votre vie, de vos sentiments, joies et peines.

Alors à quand ce bavardage en toute sincérité ?

Miryam

--------------------------------------------------

Chère Miryam,


Puisque vous avez lu mon journal, que je n'ai cessé de rédiger qu'il y a une semaine environ, vous en savez beaucoup plus que je n'en dirais actuellement à ma meilleure amie!


C'est bien parce que vous vivez loin dans le futur que vous pouvez me connaître si bien. Pour bavarder en toute sincérité, comme vous dites, il va falloir que vous vous lanciez la première, car pour le moment c'est surtout moi qui vous en ai beaucoup dit.

Alors, de quoi souhaitiez-vous que nous parlions, plus précisément?

Anne Frank


_________________________________________________________________________________

L'Annexe

Chère Anne Frank,

J'ai douze ans je t'adore et t'admire. Pourrais-tu me donner des renseignements sur ta vie à l'annexe? Si possible, bien entendu. Moi aussi plus tard, je veux devenir journaliste et écrivain.

Comment va l'Annexe? Réponds-moi.

Claire

--------------------------------------------------

Chère Claire,

Que tu m'adores et que tu m'admires, ça me fait un peu honte car je trouve que je ne le mérite pas. Tu as lu mon Journal, pour me connaître, n'est-ce pas? Je n'étais pas toujours la fille la plus adorable du monde à l'Annexe, tu ne crois pas? J'ai été horrible avec Maman et Margot, des fois. Mais peut-être que tu te sens comme moi et que c'est toi que tu adores reconnaître, non? Moi à ton âge j'adorais Joop, le personnage principal de «Joop Ter Heul» (un roman pour les filles de Cissy Van Marxvelt). Je trouvais qu'elle me ressemblait et j'aurais voulu être tout à fait comme elle. D'ailleurs j'ai écrit mon journal un peu pour faire comme elle, au début!

Eh bien, pour les renseignements sur la vie à l'Annexe, je ne vois pas très bien comment je pourrais t'en donner plus que ceux que tu as lu dans mon journal! Ou plutôt si: dis-moi très exactement sur quoi tu n'as pas assez de renseignements, en m'indiquant les jours où j'en ai parlé. C'est que tu viens de me donner une excellente idée! Je vais demander à monsieur Dumontais, le directeur de Dialogus, de me passer mon propre journal, puisqu'en votre temps il a été édité. Comme ça, nous pourrons le relire ensemble, qu'en dis-tu? Je ne peux pas te dire ce que devient l'Annexe, je ne le sais pas. Est-ce que tu as bien lu ma lettre d'acceptation, pour mieux comprendre où j'en suis en ce moment?


Tu dis que tu veux devenir journaliste et écrivain, toi aussi? Alors explique-moi un peu ce que tu écris, ça m'intéresse!

Je t'embrasse bien fort, mademoiselle Claire!

Anne


_________________________________________________________________________________

Enfin !

Chère Anne Frank,

J'ai l'impression de réaliser un rêve en vous écrivant. Depuis la lecture de votre journal, je ne peux me détacher de votre histoire. Je suis restée indignée quand mon professeur m'a demandé qui vous étiez car pour moi ne pas vous connaître était une preuve accablante de son manque d'éducation. J'ai aussi lu tous les documents qu'il y avait sur votre sujet et d'autres journaux tenus par des personnes vivant la même chose que vous à ma bibliothèque et je peux vous affirmer que seul le vôtre a pu m'amener plus que de simples descriptions dont certaines m'ont quelque peu traumatisée (je n'avais que 11 ans). Vous avez réussi à ouvrir votre coeur, à transmettre vos émotions et écrire d'une telle façon qu'on dirait que vous saviez que vous seriez publiée. Votre journal est le message qu'il faut réaliser ses rêves quoi qu'il se passe.

Je vous écris aujourd'hui pour vous dire «Merci!». Merci de m'avoir ouvert une porte sur un monde dont je ne savais rien.

Une jeune fille qui admire votre cheminement, Jeanne

--------------------------------------------------

Chère Jeanne,

Je suis vraiment très touchée de votre message. Quoi qu'il m'arrive à présent, des témoignages comme le vôtre m'apprennent que je n'aurais pas vécu en vain, même si je ne suis pas sûre de sortir vivante de cette guerre.

Merci.

Annelies Marie Frank
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Message par christian Dim 11 Juin 2006, 23:37

Anne Frank écrit son journal de 1942 à 1944.


Anne Frank Anne01
J'aimerais ressembler toujours à cette photo.
Alors, j'aurais peut-être la chance d'aller à Hollywood.
Anne Frank, 10 oct. 1942

Anne Frank Anne-manuscrit
Quelques mots manuscrits de l'écriture d'Anne Frank



« Je vois comment le monde se transforme lentement en un désert, j'entends plus fort, toujours plus fort, le grondement de tonnerre qui approche et nous tuera nous aussi, je ressens la souffrance de millions de personnes et pourtant, quand je regarde le ciel, je pense que tout finira par s'arranger, quand cette brutalité aura une fin, que le calme et la paix reviendront régner sur le monde. »

Anne Frank, Journal, 15 juillet 1944 (3 semaines avant l'arrestation)


Le 4 août 1944, la cachette est découverte par les Allemands, suite à une dénonciation.
Selon certains auteurs, le dénonciateur serait un petit délinquant antisémite nommé Tonny Ahlers qui connaissait le père, Otto Frank et la cache qu'il aurait divulguée à Maarten Kuiper, un policier collaborateur (exécuté à la Libération) avec lequel il était en relation. Les dénonciateurs auraient touché leurs 40 couronnes par Juif arrêté soit à peu près 250 Euros.
Tonny Ahlers est mort en 2000, sans avoir été inquiété. Ses enfants semblent convaincus de la culpabilité de leur père.



Otto Frank raconte le moment de l’arrestation


« Il était à peu près 10 h 30. Je me trouvais dans la chambre de Peter van Pels où je lui donnais une leçon d'anglais. Je n'ai rien entendu. Et quand j'ai perçu du bruit, je n'y ai pas fait attention. Peter avait fait une dictée et j'étais en train de lui dire:« Mais Peter, « double », ça s'écrit avec un seul b en anglais ! »
« J'étais en train de lui montrer la faute dans la dictée quand, soudain, quelqu'un a monté l'escalier en courant. Les marches craquaient, je me suis levé d'un bond car c'était encore le matin et chacun se devait d'être silencieux - puis la porte s'est ouverte et un homme est entré. Il tenait un revolver et le poin-tait sur nous. C'était un homme en civil.
Peter et moi avons mis les mains en l'air. L'homme nous a tout d'abord ordonné de le précéder et ensuite de descendre l'escalier. Il nous suivait, le pistolet à la main. En bas, tout le monde avait été rassemblé. Ma femme, les enfants et les Van Pels se tenaient debout, les mains en l'air. Puis Pfeffer est entré à son tour, talonné lui aussi par des hommes que je ne connaissais pas. Au milieu de la pièce se tenait un homme en uniforme vert. Il observait nos visages.
Puis il nous a demandé où se trouvait notre argent et nos bijoux. Je lui ai indiqué un placard dans lequel se trouvait mon coffre. L'homme du service de sécurité a pris le coffre, a regardé à droite et à gauche et s'est emparé du porte--documents dans lequel Anne gardait ses papiers. Il l'a secoué, en a vidé le contenu par terre puis il y a fourré nos bijoux et notre argent. »
Puis il a dit : « Allez faire vos bagages. Et que tout le monde soit de retour ici dans cinq minutes. » Les Van Pels sont montés chercher leurs sacs à dos, Anne et Pfeffer sont allés dans leur chambre et j'ai saisi mon sac à dos qui était accroché au mur. L'homme du service de sécurité s'est arrêté soudain devant le lit de ma femme, a fixé la malle qui se trouvait entre le lit et la fenêtre et a crié : « Comment vous êtes-vous procuré cette malle ? » C'était une malle grise avec une armature métallique comme on en avait tous pendant la Première Guerre mondiale et dont le couvercle portait l'inscription : Lieutenant de réserve, Otto Frank. J'ai répondu : « Elle m'appartient. » « Comment ça ? » « J'ai été officier dans l'armée allemande. » Ma réponse l'a décontenancé. Il m'a regardé fixement et a demandé : « Pourquoi ne l'avez-vous pas signalé en temps et en heure ? » Je me suis mordu les lèvres. « Vous auriez sûrement été épargné. On vous aurait envoyé à Theresienstadt ! » Je me suis contenté de le regarder. Alors il a dit : « Prenez tout votre temps ».



Anne est ainsi arrêtée avec toute sa famille le vendredi 4 août 1944 et conduite au camp de transit de Westerbork.

Anne Frank Wersterbork-barracks
Baraques du camp de Westerbork, aux Pays-Bas


Anne Frank Anne-frank-liste
Liste de déportation comprenant les noms de toute la famille Frank :
- Margot, sa soeur
- Otto, son père
- Edith, sa mère
- Anne, sous son véritable prénom : Anneliese, avec sa date de naissance : 12.6.29, et "ohne" qui signifie "sans profession".

C'est la septième page de la liste des 1019 déportés partie de Westerbork vers Auschwitz, le 3 septembre 1944.


Déportées à Auschwitz, les Frank échappent à la sélection vers les chambres à gaz. Ils sont sélectionnés pour le travail forcé.

Anne Frank Album7
Femmes hongroises sélectionnées pour le travail, à Auschwitz, en 1944.
Elles viennent d'être rasées et ont reçu leurs vêtements de déportées.
C'est ce qu'ont subi Edith, Margot et Anne Frank.



Plus tard, Anne et Margot sont séparées de leur mère, Edith, et conduites au camp de concentration de Bergen-Belsen. Margot meurt la première, du typhus. Anne Frank y meurt à son tour, du typhus également, quelques semaines avant la libération du camp, en février ou mars 1945.
Seul son père, Otto Frank, survivra.


Anne Frank Bergen_belsen
Le camp de concentration de Bergen-Belsen, en Allemagne.



Les corps d'Anne Frank et de Margot, mortes à l'âge de 15 ans et de 19 ans, ont été détruits, probablement brûlés ou enterrés dans une fosse commune.
Il n'y a donc pas de "tombe" d'Anne Frank.
Cependant, il existe à Bergen-Belsen un monument en forme de tombe, près duquel les passants viennent se recueillir.


Anne Frank Annefrank_tombe
Monument funéraire à Bergen-Belsen



Coralie m'écrit : « Bonjour, je voudrais savoir quand et ou sont morts les gens de l'annexe »


Voici les informations (le lieu de la mort est en gras) :
- Herman van Pels
Il arrive à Auschwitz avec les autres dans la nuit du 5 au 6 septembre 1944. Tondu, tatoué, il doit travailler dans un kommando externe. Il est gazé quelques semaines plus tard, on ignore à quelle date exacte. Il avait 54 ans. C'est le premier de l'Annexe à mourir.

- Fritz Pfeffer
En octobre 1944, il demande à quitter Auschwitz dans un transport de médecins. Il se retrouve au camp de Neuengamme. Il y meurt à l'infirmerie, épuisé par le travail et la sous-alimentation le 20 décembre 1944, à l'âge de 55 ans.

- Edith Frank-Holländer
Après avoir été séparée de ses filles, transférées à Bergen-Belsen, elle meurt à l'infirmerie du camp d'Auschwitz, le 6 janvier 1945. Elle avait 44 ans.

- Margot Frank
Elle meurt du typhus et de privation à Bergen-Belsen en mars 1945. Elle venait d'avoir 19 ans.

- Anne Frank
Elle survit quatre mois à Bergen-Belsen avant de mourir comme sa soeur, en mars 1945, quelques jours après Margot.

- Auguste van Pels
Transférée elle aussi à Bergen-Belsen, en novembre 1944, elle revoit Anne et Margot. le 6 février 1945, elle est transférée vers le kommando Raguhn qui dépend du camp de Buchenwald, puis à nouveau transférée vers Theresienstadt. Elle meurt pendant le trajet ou à l'arrivée, en avril ou mai 1945. Elle avait 44 ans.

- Peter van Pels
D'Auschwitz, il est transféré vers d'autres camps au cours des "marches de la mort". Il arrive à Mauthausen le 25 janvier 1945. Il y meurt le 5 mai 1945, jour de la libération du camp, à l'âge de 18 ans.

- Otto Frank
Resté à Auschwitz avec les malades au moment de l'évacuation du camp, il fait partie des 7650 détenus libérés par l'Armée Rouge, le 27 janvier 1945. Il est de retour aux Pays-Bas en juin 1945.


On peut contacter le Musée qui se trouve aujourd'hui dans la maison d'Anne Frank à l'adresse : http://www.annefrank.nl/
Sur le dénonciateur, voir http://users.skynet.be/pierre.bachy/anfrank.pdf


Dernière édition par le Dim 11 Juin 2006, 23:40, édité 1 fois
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Message par christian Dim 11 Juin 2006, 23:38

Photos d'Anne Frank

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Message par Séverine Lun 12 Juin 2006, 17:58

Merci Christian.
J'ai lu ce livre il y a bien longtemps mais je m'en souviens comme si c'était hier !
Je reviendrai lire tout ça, là j'ai juste survolé.
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Message par flocounet Mar 13 Juin 2006, 04:57

Anne Frank Hu pour tout ça !!! C'est l'un des premiers livres sur la déportation que j'ai lu, depuis j'ai lu les trois livres consacrés à Anne Franck et des centaines des livres consacrés à la seconde guerre mondiale, et ses témoignages ... Une vraie passion, un grand cri de révolte contre l'injustice et l'innomable !!! Pour que l'on puisse enfin faire entendre nos cris "plus jamais ça" sur cette terre de fous ....
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Message par Aless Mer 14 Juin 2006, 18:03

Merci Cricri !
Je lirai ça plus tard... Anne Frank Enaccord
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